Aujourd’hui je vous propose une réflexion sur le télétravail et les éventuelles mutations du lien social qui pourraient en découler. Comme vous le savez sans doute, l’épidémie de coronavirus a provoqué de nombreux changements dans nos habitudes de vie et surtout dans notre rapport au travail. L’ensemble des gouvernements européens ont d’ailleurs encouragé les entreprises à investir dans les infrastructures permettant une meilleure transition numérique, tout particulièrement pour laisser la place belle au télétravail.

A ce sujet, je vous propose un article intéressant sur le Télétravail, le contenu pourra vous être utile car il donne plusieurs astuces méconnues pour bien commencer !

Une recherche menée sur le télétravail et la mutation du lien social

En matière de recherche sur le télétravail, le chercheur belge Christophe Degryse a longuement détaillé les conséquences sociales possibles de la vulgarisation du travail à distance, selon le chercheur : « C’est un risque de changement complet du modèle social du travail ».

En effet, dans les premières semaines de la quarantaine des mois de mars et avril 2020, de nombreux articles de presse dans les médias français ont mis en évidence les avantages du télétravail, parmi lesquels le fait qu’il fait gagner du temps et de l’argent à l’employé et augmente sa productivité.

Fin mai, le responsable de Facebook, Mark Zuckerberg, a annoncé que dans quelques années la moitié de ses salariés travailleront à distance. Et le quotidien français Le Parisien a demandé en première page si « un bureau à domicile deviendra la règle ».

Mais rapidement, les premiers effets négatifs se sont exprimés dans la société. Dans l’article du Figaro, les salariés se plaignent que lorsqu’ils travaillent à domicile, ce qui prend plus de temps qu’au bureau, les liens avec les collègues et la concurrence sont perdus.

Le philosophe Martin Legros a déclaré à la radio de France Inter que le télétravail n’est pas seulement un changement matériel, mais une révolution psychologique qui affecte à la fois l’âme et le corps d’un employé. A cela s’est ajouté, l’avis éclairé de l’économiste Christophe Degryse, maître de conférences à l’Université catholique de Louvain chargé de la prospective au think tank bruxellois Institut syndical européen (ETUI), qui a évoqué les effets néfastes du travail à distance.

Degryse a précisé qu’il n’est ni pour ni contre le télétravail, mais qu’il s’intéresse avant tout à ses conséquences sociales. Selon lui, ces conséquences peuvent être très graves, car le télétravail est bien plus que de changer le lieu où le travail est effectué : « Cela risque de changer complètement le modèle social de travail », dit-il.

Un petit peu d’histoire…

Depuis la révolution industrielle, le travail a été effectué selon les règles de la tragédie grecque : le temps, le lieu et l’action y étaient unis, rappelle Degryse. Le temps de travail était strictement défini, même s’il faisait l’objet de réductions successives.

D’abord, au XIXe siècle, il a été abrégé pour les enfants, puis pour les adultes. Des 48 heures précédentes par semaine en France, il était réduit à 35, mais on savait à quoi s’en tenir, explique-t-il.

De même avec le lieu de travail. Les conditions inhumaines de l’usine du XIXe siècle ont évolué. Les employeurs ont commencé à s’occuper de l’ergonomie, des conditions de santé et de la prévention des maladies. Cependant, le lieu de travail ou le bureau était toujours le lieu de travail de tout le monde, souligne le chercheur.

L’unité d’action réside dans le fait que dans le travail industriel et de bureau, les employés travaillent ensemble sur les mêmes machines, sont impliqués dans un processus de production, dit Degryse et note que « de nouvelles formes de travail peuvent briser cette unité ».

Les dérives du télétravail

Selon lui, les graves inconvénients du télétravail se font déjà sentir aujourd’hui. Les employés se plaignent de difficultés de communication, d’un manque de contact physique avec leurs collègues et supérieurs. Cette carence entraîne une perte de l’esprit de la communauté de l’entreprise et la démotivation des employés, dit Degryse et rappelle que de nombreuses bonnes idées surgissent lors de conversations au travail avec une machine à café.

De plus, souligne-t-il, la surveillance numérique de plus en plus développée permet de surveiller en permanence l’employé : « C’est l’une des raisons pour lesquelles les employeurs acceptent si facilement le télétravail », dit-il. A l’aide d’applications et de logiciels espions, l’employeur peut ainsi suivre l’activité du clavier de l’ordinateur, de prendre une capture d’écran et d’allumer la caméra sur l’ordinateur. Dans ce contexte, la libération des contraintes du bureau s’avère être une illusion.

Cependant, le chercheur estime que le télétravail ne remplacera pas complètement le travail de bureau. Ainsi, Degryse prédit également que la mobilité des employés diminuera et utilise l’exemple de sa propre institution où des scientifiques ont été envoyés par avion à une conférence d’une heure et demie à Rome. « Je pense qu’il y aura un bilan (de telles pratiques) et une sérieuse réduction des déplacements professionnels », s’attend le chercheur.

Toutefois, il convient de rappeler également que le télétravail peut également permettre à une entreprise de développer son activité commerciale de manière plus intelligente et responsable. Le travail à distance peut aussi convenir à de nombreux salariés qui voient dans ce nouveau mode de travail, une façon de gagner en autonomie et en efficacité. Le site Klaxoon présente plusieurs articles sur le sujet et offre une vision assez positive de ces changements professionnels.